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du 1 au 5 juillet 2012 (semaine 26)
 

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5 juillet 2012 -
UNE AUTHENTIQUE THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION

La déclaration de l’évêque de Ratisbonne sur une « authentique théologie de la libération » est à retenir car l'on connait sa proximité personnelle avec le dominicain péruvien Gustavo Gutierrez, l’un des fondateurs de la théologie de la libération.

Importante pour plusieurs raisons. Tout d'abord et surtout parce que Mgr Müller vient d'être nommé par Benoît XVI préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, en remplacement du cardinal William Levada.

Importante déjà parce que cette déclaration était parue dans "L’Osservatore Romano". Elle ne reniait pas "la théologie de la libération", mais la replaçait dans son contexte et dans son bien-fondé, reprenant ainsi les déclarations de Vatican II sur la liberté de conscience.

Importante parce que Mgr Müller, évêque de Ratisbonne depuis 2002 et théologien réputé, a travaillé à l’édition des Œuvres complètes de Joseph Ratzinger, dont il est personnellement proche.

S'ajoute à cela que, de 1998 à 2002, il a été membre de la commission doctrinale de la Conférence des évêques allemands.

À l’occasion du 25ème anniversaire de l’instruction "Libertatis conscientae" , signée du cardinal Ratzinger sur la théologie de la libération, et dont le titre reprend un des thèmes fondamentaux de la déclaration de Vatican II sur la liberté de conscience, Mgr Müller manifestait son adhésion à l’analyse de Joseph Ratzinger qui fut préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, notamment quant à « la tendance à politiser la théologie et à réduire l’Église à une activité terrestre ».

Mgr Müller retrace la constance avec laquelle le dicastère romain, déjà en 1984 et en 1986, avait voulu « empêcher les théologies de la libération de devenir des idéologies politiques et de perdre leur caractère théologique ». « Au bout du compte, rappelle l’évêque de Ratisbonne, de telles “théologies” n’étaient que la superstructure d’un projet marxiste. »

Insistant sur la pertinence de la doctrine sociale de l’Église et de son option préférentielle pour les pauvres, Mgr Müller expliquait alors que « l’Évangile en lui-même est un message de liberté et de libération », qui « exclut toute idéologie de l’auto-rédemption de l’homme ». Pour lui, « les Écritures manifestent que l’histoire de l’Alliance est une histoire de libération, avec une option toujours plus évidente de Dieu pour les pauvres, les souffrants, (…) portant en elle une éthique ».

Appelant de ses vœux à « une authentique théologie de la libération », Mgr Müller excluait de « répondre à la violence par la violence, à la terreur par la terreur, à la privation de droits par la privation de droits » mais relèvait que « l’option préférentielle pour les pauvres, loin d’alimenter les conflits, surmonte les barrières entre les classes et fait de la solidarité, de la dignité humaine et de la subsidiarité les principes généralement valides de l’ordre social ».

Il concluait en confirmant que « la pratique libératrice des chrétiens, qui résulte de la libération du péché et de l’annonce de la grâce, vise le changement et l’amélioration des conditions de vie matérielle et sociale ».

Il n'est pas sans intérêt de relire la déclaration de Mgr Müller, à la lumière du livre signé Joseph Ratzinger : "Mon Concile Vatican II" , où le Pape était alors un jeune expert. (source : VIS et AP)


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